• CTA du 13 octobre 2015

    Déclaration de la FSU sur le résultat aux examens et sur la rentrée 2015

    Les chiffres fournis par le rectorat sont parlants :

    2012 marquait une forte baisse des résultats pour le baccalauréat professionnel. Le nouveau cursus en 3 ans, amputant la formation d’un an tout en maintenant les mêmes exigences en termes de compétences professionnelles avait laissé un grand nombre de jeunes en situation d’échec.

    Les deux années suivantes enregistraient une légère hausse des résultats due à la quasi généralisation du contrôle en cours de formation, des injonctions du corps d’inspection à une notation « bienveillante » et à une épreuve de rattrapage qui ressemble de plus en plus à une épreuve de sauvetage.

    Ces artifices atteignent leurs limites et la session 2015 voit une diminution du taux de réussite du baccalauréat professionnel. La baisse est encore plus sensible pour les filières de la production.

    La même tendance est observable pour le diplôme intermédiaire (BEP) et les mauvais chiffres des résultats 2015 augurent une baisse encore plus forte des résultats pour le baccalauréat 2016.

    Aucun bilan n’a encore été réalisé pour le bac pro 3 ans alors que ce dispositif dégrade le niveau de formation. Ce constat est partagé par les représentants des branches professionnelles. La tendance est au diapason dans l’enseignement agricole.

    Il s’agit toujours de conforter le bienfondé de la réforme de la voie professionnelle (bac pro 3 ans) plutôt que de donner une solide formation aux élèves. Au final, tous les acteurs sont leurrés : élèves, parents et futurs employeurs ainsi que les enseignants qui se demandent de plus en plus quelle est leur véritable mission ?

    Malgré les annonces de créations de postes par les ministres successifs de l’Education Nationale et de l’Agriculture, il y a toujours autant d’élèves par classe, les personnels font de plus en plus d’heures et les missions sont élargies sans contreparties.

    La refondation de l’Ecole dans le premier degré, qui touche maintenant le collège, n’est qu’une façade médiatique. Sous prétexte d’égalité, elle propose des réformes à bas coût qui tournent le dos à des objectifs ambitieux et émancipateurs pour tous. Loin de s’occuper réellement des élèves et de leurs conditions d’enseignement, elles creusent un peu plus les inégalités territoriales et remettent en cause les fondements même du Service Public National d’Education. La réforme du collège, après celles des rythmes scolaires, en est un bel exemple : elle met en concurrence les personnels, les disciplines et les établissements, augmente les inégalités entre les élèves et aggrave les conditions de travail des personnels

    L’Université n’est pas en reste et suit aussi cette logique d’économie de moyens. Si le gouvernement reconnaît enfin l’augmentation des effectifs étudiants, il continue à n’y répondre que par une « sanctuarisation » du budget qui pour la 5ème année pourrait à nouveau se traduire par une diminution des moyens et par l’annonce d’un 3ème Programme d’Investissement d’Avenir (PAI) qui augmentera encore les inégalités de dotation entre établissements, en ne finançant qu’une minorité de projets.

    Cela se traduit pour cette rentrée :

    Dans le premier degré :

    La rentrée s’est effectuée sous le signe de l’impossibilité d’améliorer les conditions d’accueil et de scolarisation hormis, mais tout juste, au sein de l’éducation prioritaire. La très insuffisante création d’emplois (+40) accordé à l’académie pour cette rentrée permet à peine de répondre aux investissements indispensables pour notamment l’éducation prioritaire et la direction d’école.

    Il faut aussi souligner la situation alarmante en matière de personnels. Les recrutements supplémentaires (CRPE) heureusement obtenus par l’action de Madame le Recteur ne suffisent déjà pas. Le recrutement de personnels contractuels, une première pour l’académie l’an dernier, a débuté dès septembre pour le Loiret.

    Pour le reste, les éléments connus du budget 2016 confirment que la priorité au primaire de la Loi de programmation ne s’appliquera que modestement. Rien donc qui puisse donner des perspectives à une profession que la réforme des rythmes mécontente fortement et épuise et dont la diminution des salaires renforce la colère.

    Dans le secondaire :

    - l’augmentation du nombre d’enseignants obligés de travailler sur 2 à 4 établissements voire même sur deux départements.

    - Des effectifs à 28 en sixième et en troisième et de plus en plus chargés en lycée et lycée professionnel, avec des moyens insuffisants pour compenser la hausse démographique et pour garantir l’objectif de poursuite d’études longues.

    - Une formation de 8 jours imposée aux enseignants des collèges, et dans de mauvaises conditions.