• TRACT intersyndical SNUEP, SNEP, SNETAP, CGT, SNALC, SUD

    VOIE PROFESSIONNELLE : 2 MOIS APRÈS LA RENTRÉE


    Aucune amélioration des conditions de travail des personnels


    Aucune amélioration des conditions d'étude des élèves


    L'intersyndicale de l'enseignement professionnel dénonce les conditions dans lesquelles s'est effectuée la rentrée en LP, SEP, EREA et lycées agricoles. Dans l'Éducation nationale, malgré l'accueil de 5000 élèves supplémentaires, 66 équivalents temps plein ont été supprimés.


    Exclus du système de pondération dont bénéficient les voies générale et technologique, écartés du dispositif d'éducation prioritaire, dévalorisés par une
    mise en concurrence déloyale avec l'apprentissage, les lycées professionnels, ses personnels, ses élèves payent un lourd tribut aux politiques d'austérité budgétaire. De plus, l'enseignement professionnel est la voie de formation qui recrute le plus de contractuel-les. Depuis quelques années, à ses inégalités persistantes s'ajoutent des conditions de travail fortement dégradées pour l'ensemble des personnels.

    Le contrôle en cours de formation (CCF) est chronophage, il porte atteinte au caractère national des diplômes. L'indemnité dérisoire de 300 euros pour 6 heures d'enseignement en classes de CAP et première et terminale ne compense en rien la surcharge de travail générée et ne participe aucunement à résoudre le problème d'inégalité de traitement entre les personnels des 3 voies du lycée.

    Le nouveau décret d'encadrement des PFMP fait référence à nos statuts – seule
    législation en vigueur en ce qui concerne la responsabilité des enseignant-es dans les suivis de nos élèves. Pourtant, certaines équipes de direction et/ou d'inspection l'utilisent pour augmenter encore la charge de travail des personnels ou tenter d'imposer de nouvelles missions.

    Un droit opposable au retour en formation qualifiante des décrocheurs dans nos établissements est mis en œuvre cette année sans aucun moyen alloué ni mesures de remédiation.

    La multiplication des « mixages » de publics (apprentis, lycéens, adultes en formation) et des parcours dégradent considérablement les conditions d'enseignement.

    L’attribution de dotations horaires globales inférieures à ce que prévoit l'application des grilles du bac pro (BO du 2 février 2009) prive certains établissements de moyens indispensables à leur bon fonctionnement.

    La globalisation des grilles horaires génère une concurrence inacceptable entre les disciplines et/ou entre les classes.

    Les réformes successives de la taxe d'apprentissage impliquent qu'elle se réduit d'année en année. Ceraines filières dans les LP et SEP ne peuvent plus fonctionner correctement.

    Nos organisations exigent des mesures concrètes pour une revalorisation urgente de la voie professionnelle.
    Nous revendiquons :

    - L'arrêt du développement de l'apprentissage (et de la menace qu'il représente sur nos statuts) au détriment des filières sous statut scolaire.


    - La suppression des CCF, au profit d'un retour généralisé aux épreuves ponctuelles terminales car ils remettent en cause la dimension nationale du diplôme.

    - Le retour à des grilles horaires disciplinaires annuelles.


    - L'inclusion de la voie professionnelle dans le système de pondération de 1,1 heure.


    - La réhabilitation d’un parcours bac professionnel en 4 ans afin de limiter les sorties scolaires sans diplômes

    - Des moyens suffisants pour permettre aux lycées professionnels de fonctionner correctement. La diminution actuelle de la taxe d'apprentissage est inacceptable.


    - Des mesures réelles pour enfin résorber l a précarité dans l'enseignement professionnel.


    Dans son discours de rentrée sur la voie professionnelle, la ministre de l'Éducation Nationale, Najat Vallaud-Belkhacem déclarait que les enseignant-e-s des lycées professionnels étaient « l'avenir de la nation ». Afin de matérialiser enfin ce noble dessein, il est urgent d'améliorer les conditions de travail des personnels concernés et de prévoir un plan de revalorisation salariale, à commencer par le dégel du point d'indice.


    NOUS INVITONS LES PERSONNELS ENSEIGNANTS À SE MOBILISER POUR QUE LA FORMATION PROFESSIONNELLE PUBLIQUE SOUS STATUT SCOLAIRE, SES PERSONNELS, SES ÉLÈVES OBTIENNENT DES MOYENS À LA HAUTEUR DES ENJEUX QU'ELLE REPRÉSENTE.